Durant de nombreux numéros de l’OMT, vous avez lu, sous les ailes expertes de notre ex-rédactrice Christine Debruères, ses éditoriaux avec force références aux oiseaux. Pour ma part, mes centres d’intérêt vont plutôt vers les arts, la lecture, la gastronomie, le Sénégal, l’Olympique de Marseille, l’écrivain Frédéric Dard et les San Antonio, le rire sous toutes ses formes, et bien sûr le jazz. Les oiseaux n’y figurent pas. Comment rendre hommage à ma prédécesseure tout en assurant une certaine continuité ?

Et voilà que je tombe sur le dernier livre d’Amélie Nothomb, « Psychopompe »*. Hormis le fait que l’autrice nous narre les étapes d’une vie d’errance officielle, une vie d’expatriée au gré des nominations diplomatiques de son père, elle affirme : «Ecrire, c’est voler». Le roman est truffé de noms d’oiseaux, de l’Engoulevent oreillard au Canard colvert, de l’Hirondelle fluviatile au Cormoran. Elle se sauvera de l’angoisse et de la mort par le truchement de cette passion pour la gent aviaire.

Et le jazz dans tout ça ? Le parallèle entre le vol de l’oiseau et la pulsion du jazz est clair: «Le principe essentiel est le rythme. Perdre une mesure, c’est perdre la mesure (…). Quitter le rythme même un seul moment peut s’avérer irrattrapable.»
(Amélie Nothomb)

Le lien est fait. Merci, Christine !

Et bonne lecture !

Gabriel Décoppet, rédacteur-coordinateur

* Editions Albin Michel